Frédo et Frédoe sont dans un Guépard…

Le périple de la Bohème : quitter la Provence qui l’a vue naître

 

pour aller couler des jours heureux dans le Golfe du Morbihan

 

Bohème passe fièrement un des ponts Vauban du Canal du Midi

 

Tout commence en Septembre 2001 où nous avons commencé à naviguer en Guépard, au retour d’une navigation de trois ans sur l’Atlantique. Mais ça, c’est une autre histoire … Jusqu’à l’été 2003, nous avons emprunté des Guépards pour des régates et des ballades : la 15, la 50 ou bien encore la 56 ; merci encore aux propriétaires. Le Golfe du Morbihan, c’est beau …

La construction finie, il faut tout checker avant le grand départ.

On sort le Guépard dans le jardin à l’Isle sur la Sorgue, dans le Vaucluse (à 15 km d’Avignon).

A l’Automne 2003, faute d’obtenir notre permis de construire pour notre maison, je décide, pour m’occuper, de construire un Guépard dans le garage de ma compagne Frédoe à … L’Isle sur Sorgue, dans le Vaucluse ! Tout d’abord, il nous faut acheter les plans et recopier les gabarits avec mon ami Dji au Chantier du Guip à l’Ile aux Moines. Paul Bonnel nous consacre deux heures pour nous expliquer les grandes lignes de la construction d’un Guépard en bordés classiques. Pour moi qui n’ai jamais construit de bateau, c’est du chinois et le doute s’installe sur le bien fondé de l’entreprise … Mais c’est en commençant qu’on avance … Pour ma part, j’avais déjà construit des bateaux mais en composite … et bien, je peux l’avouer, je me suis éclaté à construire un bateau en bois : chêne pour le squelette, mélèze pour les planches, CP pour les cloisons, les planchers et le pont.

Fin juin 2005 mise à l’eauet début de l’aventure nautique ; 900 heures et 6000 € après, BOHEME a touché l’eau pour la première fois à Port Camargue, fin juin 2005. Dès les premières minutes de navigation, je sais que BOHEME est bien née.

 

Le 4 Juillet 2005, Fredoe et moi, nous débutons le convoyage de BOHEME

pour le Golfe du Morbihan, via le Canal du Midi. Nous nous donnons un mois et demi.

repli à Carnon près de Montpellier

C’est donc par une belle matinée et une jolie brise, que nous mettons le cap vers Sète pour rejoindre le Bassin de Thau où commence le Canal du Midi. En fin d’après-midi, à trois milles des cotes, nous baptisons le bateau avec notre premier grain. Au plus fort du vent, en survie, voiles choquées, la tête de safran explose et je me retrouve « comme un con » avec la barre dans la main, prêt à monter sur la dérive … nous réussissons à affaler et réfléchissons à la situation. Suit l’installation d’une godille, solide elle, et direction Carnon, le port le plus proche. Et par un beau coucher de soleil, nous rentrons dans le port tant bien que mal.

Le lendemain, le safran sous le bras et la barre entre les jambes, je parts en stop à Port Camargue où j’ai des outils et des matériaux pour effectuer une solide réparation. Costaud avait manqué … La barre est maintenant boulonnée au safran.

Le 6 au matin nous reprenons la mer, cap sur Sête. Nous avons dépassé Palavas les Flots de 3 miles quand le Mistral et la Tramontane nous tombent dessus. Re-survie. A 200 m d’une plage, nous décidons d’y mouiller et nous descendons sur le sable pour attendre. Nous nous réfugions avec le pique-nique à l’ombre d’un arbuste pour l’après midi en se disant que, vers 19h, cela se calmera. Le sable court sur la plage ; on en profite pour faire une petite sieste, puis observation des flamands roses dans l’étang d’à côté, derrière la plage. Les couleurs sont belles, inhabituelles pour nous. A 19h, « que neni », ça souffle toujours autant, nous nous replions en surf, direction Palavas les Flots. Trois jours que nous sommes partis et toujours ces immeubles de Port Camargue dans notre ligne de mire !!!!!!!! Des habitants du ponton viennent nous voir par curiosité. Je leur fais l’éloge du Guépard et du Golfe … ils restent un peu étonnés quand même par notre destination … Ils nous disent que demain ce sera pire et que ça peut durer 3-4 jours encore !

 

« Quand la Tramontane et le Mistral soufflent », ajoutent ils ave’ l’accent, « ce n’est pas pour le temps d’une dépression ».  Ils nous signalent que le Canal du Rhône à Sète passe juste derrière, facilement accessible par un petit canal. Ni une ni deux : démâtage, installation du moteur (un 9.9 CV qu’un ami nous a prêté pour le canal et en avant ! Le 7 : navigation fluviale – aucune honte – c’est nouveau pour nous, beau parcours dans son genre, les couleurs sont belles. Nous arrivons ainsi à Sète et traversons son port de pêche.

Petit restau bien mérité le soir.

arrivée à Sète…

 

Vendredi 8 juillet, nous rentrons dans le bassin de Thau au moteur et nous nous réfugions au Club Nautique Municipal. Ca souffle toujours fort, le canal était bien la bonne décision. Visite de Sète à pieds et nous allons nous recueillir sur la tombe de Brassens. Matage du bateau. Le 9, le vent est maniable. Nous mettons à la voile et nous embouquons ainsi le canal jusqu’au 1er pont. Amarres à un ponton ostréicole, nous mettons BOHEME en configuration canal : gréement sur des supports costauds, taud de soleil, moteur…Le soir nous sommes à Adge, 1ère écluse. Nous passons la nuit chez un ami à Cap d’Agde.

Le Canal du Midi ; un peu d’histoire

C’est en 1618 qu’on imagina un canal joignant les deux mers. Des gents pour et des gens contre. Un certain Pierre-Paul Riquet, fermier des gabelles de son état, décide de consacrer sa vie à la réalisation de ce canal en 1639. Mais pour soutenir ce projet de canal devant Colbert et Louis XIV et obtenir des financements, il faut prouver sa viabilité et trouver le moyen d’alimenter le canal avec le partage des eaux. De 1639 a 1648 Riquet va chercher du côté des Montagnes Noires (sud ouest du Massif Central) ; il va imaginer une rigole qui récupérera l’eau de plusieurs cours d’eau. En Août 1652, découverte du partage des eaux à Naurouze près de Castelnaudary. 1655-1661, construction d’une écluse expérimentale. 1662, Riquet expose son projet à Colbert et Louis XIV. 1664-1665, les experts du roi donnent un avis favorable. Riquet exécute à ses frais la rigole d’essai. 1667, début de la construction du canal. Jusqu’à 9000 ouvriers travailleront sur le chantier. Riquet tombe malade en 1671 et meurt le 1er octobre 1680 peu de temps hélas avant la fin de son projet. Le 18 mai 1681, le canal est inauguré. Riquet y aura englouti toute sa fortune et consacré sa vie … L’Etat, pendant toute cette période, était ruiné par les guerres et les fastes de Versailles. Vauban y réalise ensuite de nombreux ouvrages : écluses, ponts etc. Le canal latéral de la Garonne sera construit de 1838 à 1856.

Pour en savoir plus, je vous conseille le livre : « le chemin qui marche » de Jeanne Hugon de Scoeux chez Loubatieres…

Dimanche 10 Juillet, Bohème attaque sa remontée du Canal du Midi

Le bureau pour acheter la vignette de navigation est fermé. L’éclusière nous dit qu’on pourra s’en acquitter à Carcassonne.

Et c’est parti pour 109 écluses en comptant celle d’hier.

 

La Tramontane peut souffler, on s’en fout !

A nous le Canal du Midi, pépère, tranquille …

Tranquille ? justement, pas si tranquille que ça : les écluses ouvrent de 9h à 18h30 et elles se succèdent vite, entre les petits bricolages pour fignoler le bateau, les pauses déjeuner des éclusiers de 12h à 13h30, mises à profit pour pique-niquer, faire une bonne sieste à l’ombre des platanes et regarder le paysage.

le canal,

paisible à l’ombre des platanes

 

Les platanes sont importants : ils maintiennent les berges avec leurs racines et ils font de l’ombre. Le soir, nous mouillons au calme entre deux écluses, accrochés à une racine ou à une branche, loin du moindre bruit (8h de hors bord, bonjour …!).

grand luxe le Guépard,

chacun sa chambre !

bain de soleil, à l’ombre !

Nous ramons parfois pour rejoindre une écluse avant son ouverture à 9h. J’avais emporté des baskets pour courir sur le chemin de halage. La vitesse sur le canal est limitée à 4 nœuds, mais je cours à 5 nœuds ! Beaucoup de monde en général sur le chemin de halage : cyclistes à la journée ou randonneurs avec, souvent, derrière à la traîne une petite remorque, joggers et parfois même des patineurs là où le canal est goudronné (très rare). Les écluses à la montée sont plus délicates à négocier : gros remous ; il faut alors bien s’amarrer et garder un oeil sur les pénichettes touristiques qui ne sont pas toujours bien menées … A la descente, c’est beaucoup plus cool, aucun remou.

pas grosse Bohème dans les écluses en forme d’olives !

attention : le courant est fort au remplissage de l’écluse

 

 

Nous avons emporté le strict minimum pour ce convoyage : nous mangeons ou buvons froid à l’exception d’un thé chaud. Nous nous couchons de chaque côté du puits de dérive sur un petit matelas gonflable, chacun sa chambre, le grand luxe ! une bâche pour la pluie en guise de toit.

 

A Carcassonne, au bureau du canal, une charmante dame me dit que si le bateau mesurait moins de 4m c’était gratuit. BOHEME est donc le premier Guépard à avoir mesuré 3,99 m, le temps d’un canal …

 

De charmantes petites auberges nous ont amélioré l’ordinaire. Toutes les écluses sont désormais électrifiées. La plupart des maisons d’éclusiers sont à l’abandon, dommage. Les éclusiers permanents vendent les produits de leur potager, pratique. Les saisonniers sont souvent les enfants d’éclusiers. Toutes les écluses du Canal du Midi sont gardées.

une des 109 écluses…

Dimanche 17 juillet, on arrive à Toulouse, fin du Canal du Midi.

Nous aurons mis 7 jours et demi pour atteindre Toulouse. Consommation d’essence : 1 litre par demi heure, 50 km par jour, 20 litres aux 100 km. Les écluses du canal latéral de la Garonne sont automatiques : 200 m avant on tourne une perche, suspendue au dessus du canal, un quart de tour et çà déclenche le mécanisme. Ces écluses sont moins belles maintenant, elles n’ont plus ces lignes courbes en olives du Canal du Midi ; elles sont rectilignes et désertes. Plus de jolis jardins fleuris non plus. Sur le Canal Latéral de la Garonne, ça ronronne. Le Canal du Midi nous laissera un joli souvenir, avec son ambiance très particulière : platanes, rencontres sympas avec les gens et aussi avec les divers animaux qui l’habitent : hérons, rats, ragondins, martin-pêcheurs, loirs, etc.

Jeudi 21 juillet : on approche de Bordeaux. Encore 51 écluses sur le latéral. Demain, encore deux écluses et hop dans la Garonne ! à fond de balles avec la marée descendante vers Bordeaux où nous arrivons en fin de journée.

Petite récap : Thau-Toulouse : 7 jours ; Toulouse-Castet : 4 jours ; Castet-Bordeaux : 1 jour

Après le pont en pierres, nous accostons à un ponton pour passer la nuit et pour mettre BOHEME en « configuration voile ».

Samedi 23 juillet justement : vive la voile ! cap sur Pauillac. Marée descendante, ambiance Golfe du Morbihan pour négocier les meilleures veines de courant. Je me sens dans mon élément. Mais où est l’entrée du port dans cette eau marronnasse ? Dimanche, départ pour Royan avec un ris. Bien inspiré. Arrivé à Royan sous GV seule, force 6, cirés, beaux surfs, le safran chante … ça passe. Premier port où l’on paye : 8 € ! (plus on montera vers le nord et plus ce sera cher avec la palme pour le port d’Arradon : 15 € !). On laisse moteur, nourrice et tout le matériel du canal à la capitainerie ; pour les 8 € ils nous feront aussi la consigne pour un mois !

Nous voici donc à Royan : cinéma du coin (Cendrillon !), violons sur la plage (festival musique classique). Beaucoup de monde ; trop de magasins, trop de restaurants, trop de néons (surtout après notre séjour apaisant le long du Canal).

Lundi 25 Juillet, on vise le Banc de la Courbe pour la journée. Beau soleil et petite brise, cap vers Bonne – Anse . Ah que voilà une jolie baie ! Marée basse, échouage devant le port. Pique-nique, pêche à pieds (huîtres), baignade, sieste … on prend notre temps pour rentrer le soir dans le port.

J’avais choisi de m’arrêter ici dès le début du périple pour nous mettre en « standby » et récolter des renseignements sur le passage du Banc de la Mauvaise, le passage le plus délicat de notre navigation. Plusieurs versions possibles mais un seul leitmotiv : « prudence ! », ne prendre aucun risque. En tout cas, deux personnes nous déconseillent de raser la cote mais d’aller plutôt virer une cardinale à 3 milles pour déborder le Banc de la Courbe à mi marée montante. Calcul rapide : il faut se lever à 5h !

Mardi 26, 5h il fait nuit, pas un pet de vent, on se rendort. Nous décollons après 9h avec un joli vent de sud. Les conditions pour raser la cote me semblent parfaites, mais nous suivons les conseils des locaux et débordons la cardinale. Au moment de tourner à droite, le vent tombe. Aviron, baignade…la brise se relève. Arrivé à 16h au sud d’Oléron par la passe de Maumusson. Mouillage et échouage dans la baie de Gatseau. 8H pour 11 miles d’une belle navigation sous un beau soleil et une belle petite brise enfin … l’échouage est choisi sur un fond plat et sableux dans cette baie idyllique pour passer une bonne nuit. En pleine nuit réveil catastrophe : orage ! oh désespoir ! Repli stratégique dans le terrier à l’avant après avoir plié le taud ; le vent souffle en rafales. On a beau s’aimer, dans le terrier, on dort mal !

Mercredi 27. La fuite en avant continue, objectif Boyardville pour passer une nuit au … ponton. Jolie navigation au près, puis un peu trop de vent au portant sous le pont (très laid) et serrons les fesses au dessus des parcs à huîtres pour couper au plus court.

Baignades et jolies couleurs ; sable ocre. Nous rencontrons des amis qui ont un vieux gréement dans le port. Ce sera notre hôtel pour trois nuits. Ballade à vélo vers le phare de Chassiron, forêts, marais, concert de musique africaine, pluie, l’hôtel est douillet, grasse mat, farniente …

Samedi 30 juillet, à midi sous les applaudissements de « la foule », nous sortons du port et mettons les voiles pour Fort Boyard et l’Ile d’Aix. Un grain nous accueille, nous nous mettons à l’abri du vent sous Fort Boyard, puis contournons l’Ile d’Aix par le nord. Après avoir été jusqu’à l’embarcadère, nous rebroussons chemin pour mouiller dans une petite crique à l’Est pour ne pas être échoué le lendemain. Au matin soleil, re-baignades. Philippe sur son pêche promenade nous descend à terre : expédition cueillette de mures et tour à pied de l’île. L’île d’Aix est une petite île agréable et propre et assez grande quand même pour ne pas se lasser d’en faire le tour à pieds. Nous remplissons notre boite de mures. Apéro avec notre Philippe, du pinaud local. Nuit agitée, grains. Plan définitif pour la pluie : bâche sur la bôme, nous faire de la place sous le terrier, y glisser nos deux troncs, les jambes dépasseront sous la bâche, s’il leur reste de la place.

Dimanche 31, départ pour Rochefort. Remontée de la Charente. Pétole, nous avançons grâce au courrant. Nous finissons en remorque (on a une écluse à prendre). Visite de la Corderie Royale construite par Colbert. Effectivement le Riquet du Canal pouvait toujours attendre son pognon … les guerres et les fastes de Versailles passeront d’abord … Pour nous en tout cas, ce sera restau et nuit au calme.

Lundi 1er août. Visite du chantier de l’Hermione et départ de Rochefort pour Aix. Fort clapot à la sortie de la Charente. Humide. Echouage sur 10m2 de sable au milieu des huîtres et des cailloux. Nuit au calme.

Mardi 2 août. Départ d’Aix pour la Rochelle, puis, du mercredi 3 au vendredi 5 août, nous restons à la Rochelle, face au musée maritime. Nuits sur le Notre Dame des Flots, bricolage à bord du bateau du copain. Rencontre avec d’autres amis Rochellais. Installation d’une girouette sur Bohème, quel luxe !

Samedi 6 août, départ pour Ars en Ré mais un petit vent musclé nous oblige à faire escale à St Martin de Ré et à nous entasser au fond du port. Beaucoup de monde, c’est vrai qu’on est début août …

Dimanche 7, 2h de navigation pour arriver au Fier d’Ars. On a hésité à s’échouer sur un banc de sable. Finalement nous optons pour le Port Neuf, question de confort et de commodités. Pêche à pieds suffisante pour préparer des spaghettis coques-palourdes-ail. On récupère un petit foc de Cazavant chez une navigatrice généreuse. Le Cazavant ressemble un peu au Guépard mais plus petit de partout, moins toilé, construit maintenant en plastique. Le genre de bateau qui ne sort jamais de son Fier, pas comme les Guépards ! Les couchers de soleil sont beaux vus du Fier d’Ars.

Lundi 8 aout, Fier d’Ars. Vent fort de NE, nous décidons de rester au port. Balade a pieds vers la cote sud à travers la forêt domaniale où nous avons cherché désespérément les chemins piétonniers. Un retraité qui fait vivre un petit marais salant nous fait découvrir la récolte de la fleur de sel … L’après midi, sortie pour essayer le foc : parfait, même si la chute bas un peu au près … Un Tofinou ça se traîne, en revanche, petit bord avec un Finn, plus difficile à doubler. Beau coucher de soleil à nouveau.

Mardi 9, départ de Ré pour les Sables d’Olonne. Vent fort le matin mais faiblissant l’après-midi. Un ris-petit foc et nous allons difficilement à la sortie du Fier en Ars pour nous mettre en stanby. Nous nous amarrons à un chaland. Pique-nique sur une belle plage. En début d’après-midi, le vent faiblit au point d’avoir à se faire remorquer pour sortir face au courrant. Ensuite, au travers, nous faisons route vers le continent. Marée descendante, Jard sur Mer et Port Bourgeonnais défilent à vitesse grand V. Beau reaching par mer plate. Arrivée de nuit aux Sables, mais sommes obligés de nous faire remorquer pour entrer : vent nul et courant contre. C’est un Armagnac de la Trinité sur Mer qui nous passe un bout’ ; on se rapproche !

Mercredi 10 août, beaucoup de vent. Repos donc, farniente, baignade sur la cote sauvage. Restau.

Jeudi 11 août, départ pour St Gilles-Croix-de-Vie mais finalement ce sera Noirmoutier. Longue journée, trop longue … malgré le beau temps, la mer belle et un bon vent au près. Nous passons devant une station balnéaire très moche dont nous tairons le nom. Démarrage prudent : un ris laché d’entrée mais repris plus tard. Même qu’il aurait fallu le reprendre à l’arrivée au sud de Noirmoutier, mais l’arrivée n’est pas loin … en fait, l’arrivée est toujours plus loin qu’on ne le pense …. Entrée à prendre en allant chercher le chenal, pas question de couper, attention aux cailloux ; notre « sondeur-dérive » est en action … Passage sous le pont. Nous trouvons un coffre pour la nuit. Le petit clapot nous fait tanguer et passer une nuit fatigante.

 

Vendredi 12, sud Noirmoutier – Noimoutier en l’Ile et Passage du Gois. Au près mais heureusement gentille brise. Pas beaucoup d’eau pour l’approche. Notre « dérive-sondeur » prend les choses en main. Ca passe, on s’échoue ? Ca passe … Entrée dans le port de justesse : fin de marée basse dans un chenal très étroit. Beau soleil. Echouage dans la vase à couple d’un autre bateau. Visite des petits chantiers de construction traditionnelle, c’est le repère des Dragons et autres Requins en bois qui se refont une beauté. Petit restau.

Samedi 13, Noirmoutier – Pornichet. Nav au près, tout dessus, force 3. Belle nav. Parti pour la Gravette, derrière la Pointe de St Gildas, mais les conditions sont trop bonnes … Le mauvais temps pourrait arriver et contrarier notre avancée alors que là, c’est idéal … et il faut avancer. On poursuit donc jusqu’à Pornichet. On y retrouve des amis, soirée vietnamienne, à 2h du mat’, retour sur Bohème par une belle nuit étoilée….

Dimanche 14 août, fort vent, repos forcé à la plage avec les amis, l’eau est fraîche à la Baule…

Lundi 15 août, vers le Croisic, après un dimanche culinaire et arrosé, nous prévoyons d’être arrivés pour la Fête de la Mer. On part au portant et ça ne changera d’ailleurs pas jusqu’à l’arrivée. Rase cailloux le long de la cote sauvage. Cérémonie de gerbes de fleurs en mer avec des vieux gréements dont Babar et Kurun (de Le Toumelin). Premières galettes bretonnes, défilé costumé en musique. Feux d’artifice. Echoué dans le port, nuit bruyante.

Mardi 16, Le Croisic – la Rivière de Penerf. Au près, on prend un ris à l’abri sous la pointe du Castelli, et le vent ne nous permet pas de faire une halte sur l’Ile Dumey comme prevu. On rentre dans la rivière sur 1 mile et nous mouillons près d’une petite jetée. Bel endroit, ballade à pieds, baignade coté océan. C’est calme pour le mois d’août mais cela doit toujours être ainsi …

Mercredi 17 aout. Penerf – Golfe du Morbihan. Ca sent l’écurie. Marée descendante, nous longeons la cote poussé par une brise mollissante. Nous croisons pour la première fois notre premier congénère, le Guépard N° 33 avant la Pointe St Jacques. Le propriétaire de ce Guépard s’en sert surtout pour pêcher et relever ses casiers ; il ne se doute pas du périple qui amène le notre dans le coin ! Nous passons devant Port Navalo à la renverse. Il fait chaud. Nous sommes contents. Mais que de bateaux à moteurs … et que de bruits ! Nous apercevons la 63 de Véronique Soleil qui a construit son Guépard près de Marseille et qui, tous les mois d’août, campe au camping des Tamaris de l’Ile d’Arz. Soirée à l’Ile d’Arz, côté Rudevent.

Jeudi 18 août. Ile d’Arz – La Trinité.

La 63 nous accompagne jusqu’à l’entrée du chenal de la Trinité. Soleil, vent d’ouest force 2, nickel !

 

Toute bonne chose a une fin !

Bohème, dans le Golfe désormais !

et championne en 2007 ! (bien née, non ?)

 

Voilà le travail ! 4 Juillet – 18 août : il nous aura fallu un mois et demi de navigation et d’aventures le long de la cote française pour amener Bohème dans ses eaux de prédilection avec, au passage la découverte du canal d’entre les deux mers.

 

Et après ? Pourquoi pas découvrir la Bretagne Nord de la même façon, mais auparavant, il faut terminer la maison de Brech. Chaque chose en son temps….

Frédéric GUERIN, Mai 2009